L’EAU, ENJEU VITAL POUR LA PLANÈTE
À cette heure d’été où l’on parle de canicule, le sujet qui arrive tout de suite après est celui de l’eau, car sa gestion y est intimement liée. Sécheresse, inondations, eau potable, non potable, agriculture, industrie… Où en est-on dans la gestion de l’eau en France ? Quel avenir pour notre consommation et nos usages ? Comment peut-on agir ? C’est l’eau qui nous donne la vie, préservons-la et utilisons-la avec respect.
UNE RESSOURCE TRÈS UTILISÉE
Aujourd’hui, l’eau est très utilisée pour de nombreux usages. L’eau que nous consommons à titre domestique représente environ 1/4 du volume total consommé en France chaque année, la majeure partie étant consommée pour l’agriculture et l’industrie, ainsi que pour la production d’énergie (ex : refroidissement d’un réacteur nucléaire). L’usage agricole est le premier touché lors des pénuries et des restrictions, mais tous les usages nous offrent la possibilité de réduire notre consommation. Consommer mieux et consommer moins, ce sont des expressions qui ne sont pas utilisées que pour l’eau, mais qui trouvent avec l’eau tout leur sens, car cette réduction de consommation est plus que nécessaire : elle est obligatoire. La question de l’usage dans le secteur du nucléaire est en lien direct avec la question de ce mode de production d’énergie. L’usage domestique peut également être fortement réduit, d’autant plus qu’une grande partie de la consommation domestique correspond à du gaspillage d’eau potable, qui est pourtant la ressource la plus précieuse sur Terre.
UN ACCÈS POUR TOUS, UN USAGE RAISONNÉ
La répartition de l’eau sur Terre (eau potentiellement disponible pour l’Homme) est très inégalitaire. Ainsi, 9 pays se partagent 60% des ressources mondiales, alors que 128 pays souffrent de pénuries, ponctuelles ou régulières. Près d’un habitant sur 5 n’a pas accès à l’eau potable, et 1 habitant sur 3 est privé d’installation sanitaire. Des chiffres alarmants, oui, c’est vrai. D’où la responsabilité que nous avons tous, à l’échelle mondiale, de bien gérer la consommation d’eau. Car au-delà de la consommation humaine, c’est tous les êtres vivants qui ont besoin de cette ressource pour vivre et, ne l’oublions pas, l’existence de l’Homme ne serait pas possible sans les autres êtres vivants. La quantité d’eau disponible par habitant diminue d’année en année (tous usages confondus), et il est donc primordial de réfléchir à de nouveaux modes de consommation et d’utilisation, en se posant la question de notre vrai besoin.
LES NOUVELLES IDÉES POUR UNE CONSOMMATION DURABLE
Très souvent lorsqu’on parle d’économie et de nouvelles idées, on revient à du bon sens. Le reste du temps on profite de l’innovation et de la recherche. Ainsi, comme détaillé ci-dessus, l’agriculture fait partie des plus gros consommateurs d’eau avec l’industrie. Dans certaines usines, comme celle de l’entreprise POCHECO, dans le Nord de la France, une réflexion est menée en profondeur sur les usages des ressources et notamment de l’eau. Ainsi, en développant à une échelle industrielle la récupération d’eau, son usage raisonné et sa réutilisation, l’entreprise est “autarcique en ressource hydrique”, et économise plus de 4000 m3 d’eau potable chaque année. Dans le secteur agricole, en redécouvrant les principes de l’agriculture et de son fonctionnement préhistorique, il est possible, avec le renouveau des semences paysannes, de cultiver des légumes et des céréales sans la moindre goutte d’eau. Ces semences, qui proviennent directement des récoltes précédentes, transmettent “de génération en génération” les solutions pour pousser dans les conditions auxquelles elles sont soumises. Une pratique qui a également été remise à l’honneur par Pascal POOT, au-dessus de Béziers, pour le maraîchage. Des légumes qui poussent facilement en pleine canicule et en pleine sécheresse, voilà qui pourrait à nouveau intéresser les exploitants d’aujourd’hui. Seul bémol, ces semences ont un rendement entre 30% et 50% plus faible que les semences industrielles, mais cette perte est largement compensée par les économies réalisées en eau et en graines, sans parler de l’économie environnementale. De plus, ce rendement plus faible est souvent plus intéressant que des exploitations qui, pour cause de sécheresse, ne donnent finalement pas le résultat attendu.
AGIR À L'ÉCHELLE DOMESTIQUE
Que ce soit pour l’eau ou pour l’énergie, un commentaire qui revient régulièrement lorsqu’on parle de l’action à domicile, est : “j’agirai lorsque les industries feront leur part de travail”. Chacun, à son échelle, a une action à mener, et il n’est pas nécessaire d’attendre les autres pour agir. De plus, comme précisé ci-dessus, de plus en plus d’entreprises cherchent les bonnes solutions et les mettent en pratique. Donc n’attendons plus ! De nombreuses solutions existent pour être acteur de la réduction de consommation d’eau à domicile, sans perte de confort, et le résultat se voit sur la facture. Les plus connues sont les écomousseurs pour les robinets. La plupart des ménages ont une utilisation qui ne nécessite des débits de robinets que de 5 L/min dans une cuisine et 3 L/min dans une salle de bains. Avec la douche, il est suffisant d’avoir un débit de 6 ou 7 L/min. En réduisant le temps pour prendre une douche, les économies peuvent être substantielles, la planète s’en portera mieux et notre portefeuille également. Pour les maisons particulières, il est très facile de mettre en place un système de récupération d’eau de pluie, qui servira à laver la voiture, arroser les fleurs, le potager ou rincer du matériel. En mettant en place une cuve de récupération, vous avez également la possibilité d’exploiter tout ou partie de l’eau de pluie, une fois purifiée, dans toute la maison ! (Attention toutefois à faire des installations en accord avec la réglementation). Dans de nombreuses maisons, suivant la capacité de stockage installée et la composition du foyer, il est possible d’être en autoconsommation, à condition d’avoir les installations nécessaires, tant pour la récupération que pour l’utilisation. Pour l’eau, les bonnes questions sont les mêmes que pour l’énergie (dans cet ordre) :
- De quoi ai-je réellement besoin ?
- Par rapport à mes besoins, comment limiter au strict nécessaire ?
- Comment je peux alimenter mon strict nécessaire avec de l’eau de récupération, ou ensuite avec l’eau courante ?
En répondant avec attention à ces questions, il est assez facile et rapide de réduire sa consommation.
En conclusion, malgré des annonces alarmistes sur la consommation de l’eau, justifiées si rien ne change, nous possédons actuellement les compétences technologiques et de gestion nécessaires pour gérer au mieux notre consommation. Estimer correctement ses besoins, aller au nécessaire, consommer au mieux et développer un approvisionnement renouvelable, autant de façons de faire qui permettront, à terme, de maîtriser l’utilisation de cette ressource vitale pour la vie sur Terre. Un programme pour lequel il ne faut surtout pas oublier d’en partager l’accès à toutes les populations.